On Purge Feydeau !

Note d'intention

On nous le répète depuis l’enfance : « copier, c’est pas bien » ! Et pourtant, c’est en observant puis en copiant le monde qui nous entoure que l’on fait ses premiers apprentissages, et plus le modèle est difficile plus on déploie de savoir-faire...

C’est ce savoir-faire-là du faussaire que nous avons choisi de mettre en avant, ce travail de fourmi qui observe, détaille, cisèle puis assemble finement les fruits de ce travail pour produire une œuvre qui puisse être prise pour celle d’un autre.

« Tout l’art du faussaire consiste à prétendre », Georges Perec.

En point de départ, nous prétendons donner au public l’illusion d’assister à une pièce inédite de l’auteur.

Il navigue entre cette illusion et la conscience qu’il s’agit bien d’improvisation.

La magie opère, le trouble vient : le public sait que ce n’est pas écrit, mais en a vraiment la sensation.

Le faussaire devient alors virtuose...

Petit à petit, nous jouons à déconstruire les codes et l’improvisation prend le dessus. On remet ainsi l’auteur totalement au présent, il devient notre contemporain, notre camarade de plateau ; nous jouons avec ses codes et les remettons en jeu, avec un plaisir immense.

Les maladresses, inévitables en improvisation, font partie du jeu, elles deviennent des composantes de l’écriture, et notre capacité à les intégrer, l’acceptation de la fragilité crée une grande connivence avec le public.

Ce frottement entre virtuosité et fragilité est notre spécificité, voire notre moteur de jeu.

Notre pari est gagné si, en sortant, le spectateur devient curieux de (re)découvrir les véritables pièces de cet auteur à qui nous rendons hommage.